La CFDT condamne l’absence de toute perspective de mesures générales d’augmentation des rémunérations en 2024 dans la Fonction publique. Dans un contexte d’inflation encore soutenue, il est urgent d’ouvrir sans délai des négociations pour améliorer les carrières et prendre des mesures générales pour les salaires, il faut : * Revaloriser la valeur du point : la CFDT rappelle que l’ensemble des agents subissent l’inflation et que seule une hausse de la valeur du point est de nature à répondre aux conséquences de l’inflation pour l’ensemble des agents publics. * Ajouter des points d’indice : cette mesure forfaitaire est plus favorable aux rémunérations les plus basses. * Faire bénéficier les contractuels de l’ensemble des mesures générales.
Pour mettre un terme à la dégradation du pouvoir d’achat de l’ensemble des personnels de la Fonction publique et refuser de subir une année blanche en termes de traitement, la CFDT appelle, avec les autres organisations syndicales, à une journée de mobilisation ce mardi 19 mars.
La CFDT a déposé un préavis de grève pour cette journée, couvrant tous les agents. La CFDT a recensé des points de rassemblement ici la liste, on a notamment 14h place du Capitole à Toulouse, 14h place Edmond Rostand à Paris.
Pour les passionnés de dialogue social, 1/ Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., 2/ lire la dépêche de l'agence AEF "Avec la mobilisation du 19 mars sur les salaires, les syndicats de fonctionnaires veulent débloquer le dialogue social" qui fait un point plus général sur le manque de négociations dans les fonctions publiques.
La "masse salariale" est composée des rémunérations du personnel (principales et indemnités) à 61 %, de cotisations employeur et d’action sociale à 33%, et 6% d'autres choses (taxes, etc.).
Concernant les rémunérations à Météo-France, les femmes sont plus à temps partiels que les hommes, et leurs salaires sont globalement moins élevés. Pas de miracle, c'est comme ailleurs, même si les écarts sont de bien moindre ampleur. On peut expliquer un écart inférieur à 1% par une plus forte proportion de femmes parmi les "corps communs avec la DGAC". Les personnels communs de catégories A et B ayant des salaires plus élevés en moyenne que leurs homologues techniques (ITM, TSM). Certaines catégories C de ces corps communs sont rémunérés autant que des B techniques. Vous trouverez les chiffres ici par décile sans distinction de catégories.
Plus globalement, plus généralement (au-delà des murs de Météo-France), les écarts de salaire entre hommes et femmes sont de l'ordre de 24% dans le secteur privé et de 14% dans les fonctions publiques. Plus diplômées que les hommes, les femmes sont pourtant moins nombreuses sur les postes cadres (39 % dans le privé, 43 % A+ FP). Assignées à leur rôle de mère, elles occupent 80 % des emplois à temps partiel et 95 % des congés parentaux. Retraitées, leur pension est en moyenne inférieure de 40 % à celle des hommes. En matière de Violence Sexistes et Sexuelles dans le monde du travail, 30% des salariées ont déjà été harcelées ou agressées sexuellement sur leur lieu de travail et 70 % de ces victimes de violences au travail.
Pour toutes ces raisons, les organisations syndicales dénoncent l’absence d’évolutions significatives dans le monde du travail qui permettraient : * de mettre fin aux inégalités de rémunération, * de favoriser une meilleure organisation du travail dans l’articulation des temps de vie des femmes * de mieux lutter contre les violences sexuelles et sexistes au travail.
EXIGEONS l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ce 8 mars. REJOIGNEZ le cortège intersyndical ! Rendez-vous à 14h00 Place Gambetta à Paris Rendez-vous à 14h00 Place du Capitole à Toulouse
Il faut construire des politiques climatiques ambitieuses
Citons la CFDT au sujet de la Conférence des Parties : La COP 28 s’est ouverte au moment où les experts mondiaux du climat annonçaient que 2023 était l’année la plus chaude jamais enregistrée. Cela devrait alerter les États sur l’absolue nécessité de prendre des décisions fortes et rapides. Mais voilà, les négociations ont été une nouvelle fois mises à l’épreuve s’agissant de la fin des énergies fossiles**. Il reste un fossé à combler. Et le multilatéralisme est sans doute le meilleur levier pour y parvenir.
Certes, le fonds pertes et préjudices – qui doit permettre le financement des réparations des pays en développement – est une bonne nouvelle, mais il reste trop faiblement doté par rapport aux enjeux. Le bilan mondial encore en cours d’évaluation doit inévitablement ouvrir la voie à d’ambitieux plans d’action nationaux afin d’accélérer la sortie des énergies fossiles et transformer nos modèles.
Ces transformations doivent cependant être socialement justes ; le syndicalisme et la CFDT entendent prendre toute leur place quand il s’agit de contribuer à la construction des politiques climatiques afin d’atténuer les effets des changements climatiques et accélérer les transformations*** à mettre à l’œuvre pour des emplois de qualité et une protection sociale adéquate. Cette COP aura précisément été le moment choisi par la CFDT pour présenter* son Manifeste pour une transition écologique juste ("au travail pour le climat"). Ce document synthétise les travaux menés en interne afin d’articuler les enjeux économiques, sociaux et environnementaux dans l’accélération nécessaire des transformations qui sont devant nous. À chacun de s’en saisir.
* La veille de la journée mondiale pour le Climat (8 décembre), une conférence de presse d'un peu plus d'une heure a mis en avant ce Manifeste, et le travail de la CFDT en matière de climat. Les interventions au niveau des comités sociaux d'entreprise, les sentinelles vertes, des actions concrètes sont présentées. Pour les passionnés : le replay visio est ici.
** La diplomatie climatique, via cette conférence de l'ONU, est parvenue à un compromis de manière inédite car évoquant les énergies fossiles pour la première fois mais que beaucoup dénoncent comme insuffisant, sans date cible notamment. Il a été retenu : "transitioning away from fossil fuels in energy system" (une transition hors des énergies fossiles, ou un éloignement des énergies fossile dans les systèmes énergétiques) au lieu de "phase out from fossil fuels" (sortir des énergies fossiles). Le nucléaire est cité mais aussi le "captage" et le "stockage" de carbone alors qu'aucune technologie facile à mettre en oeuvre n'est connue dans ce domaine. Le recours à ces techniques compensatrices pourrait servir avant tout à continuer l'exploitation de énergies fossiles. L'objectif de la neutralité carbone en 2050 a été rappelé mais on n'en prend pas vraiment le chemin : pour rester dans la trajectoire d'un réchauffement à + 1,5°C, il faut baisser la production des énergies fossiles de... 95% d'ici là.
*** le changement climatique entraîne une nécessaire adaptation de nos sociétés Météo-France a organisé d'intéressantes tables rondes en partenariat avec Le Monde jeudi 14 décembre sur la thématique : " Changement climatique, comment réussir à s'adapter ? ". DCSC/D a précisé que les projections à 2100 promettent à ce stade une augmentation de la température de 3°C sur la planète et +4°C sur la France (cf 20ème min. 30 sec). Le ministre de tutelle a introduit ce colloque en marquant les enjeux au fer rouge : ces degrés en plus, c'est par rapport à quoi ? cf. 7ième de la minute de la vidéo du colloque sur Youtube (inaccessible en interne Météo-France), 1,5°C en plus sur la Terre, c'est par rapport à 12,9° C. C'est donc 10% de plus, voire 30% de plus si on considère 4°C. Pour un mauvais clin d'oeil, faire des efforts dans un contexte à 30% de variation, ça vous rappelle quelque chose ? un quelconque dérèglement ? On affiche la courbe des effectifs de Météo-France ?
Au sujet du baromètre social
Dans le cadre du projet social adossé au Contrat d’Objectif et de Performance (COP) 2022-2026, Météo-France va mettre en place un baromètre social.
Une réunion de concertation a eu lieu sur ce sujet le 16 janvier ; un focus a notamment été fait sur l’égalité professionnelle et l’accompagnement sur les situations difficiles. Pour cette dernière partie, CGT et CFDT ont regretté que le sujet des violences sexuelles et sexistes ne soit pas abordé plus solidement.
L’enquête « baromètre social » devrait avoir lieu tous les 2 ans et le résultat présenté en CSA.
En conférence de presse de rentrée CFDT, parmi ses 3 priorités (pouvoir d'achat et nouveaux droits pour les travailleurs, transition écologique, et la question démocratique), Marylise Léon a salué les annonces en matière de planification écologique (sur la vidéo en lien à 19 minutes 50, ou cf. ci-dessous). Au préalable, elle a indiqué :
« Sur le plan écologique, l’urgence n’a jamais été aussi… urgente », martèle la secrétaire générale, en citant le climatologue Jean Jouzel : « Le credo du “hâtons-nous lentement” n’est plus entendable ! » Cela nécessite, plus que jamais, un engagement en faveur de la transition juste, qui ne peut se faire sans des investissements publics et privés très élevés, ni sans une mise à contribution des plus hauts revenus, rappelle la CFDT depuis plusieurs années.
Article sur le sujet de la planification écologique : Le Président a relancé son projet de planification écologique le 25 septembre. La CFDT, qui soutient la démarche, attend à présent des gestes forts au niveau des filières professionnelles et des entreprises pour accompagner efficacement cette démarche visant la neutralité carbone en 2050. Par la CFDT / Jérôme Citron
La France va-t-elle se mettre en ordre de marche en vue de respecter ses engagements en matière environnementale ? C’est tout l’enjeu de la « planification écologique » que tente de mettre en place le gouvernement. L’objectif principal de ce programme est clair: parvenir à réduire de 55 % les émissions de CO2 (par rapport à 1990) d’ici à 2030 et tendre vers la neutralité carbone en 2050. « Nous sommes à la fin de la première étape du processus, explique Anne-Juliette Lecourt, secrétaire confédérale en charge des questions liées à la transition écologique juste. Le secrétariat général à la transition écologique a rendu ses travaux, qui précisent les efforts à fournir secteur par secteur. On n’avait jamais eu une telle visibilité sur ce qu’il fallait faire ; maintenant, il faut passer aux travaux pratiques. »
Quelques mesures emblématiques Afin de donner de la visibilité à cette planification écologique, le président de la République a détaillé les mesures emblématiques de ce plan le 25 septembre. Un plan conçu « après quatorze mois de concertation », a insisté le chef de l’État. Sans faire d’inventaire à la Prévert, on retiendra la fin du charbon au 1er janvier 2027, un investissement de 700 millions de l’État pour participer au financement de 13 RER métropolitains, la production en France d’au moins un million de véhicules électriques et d’au moins un million de pompes à chaleur d’ici à 2027 (avec la formation de 30 000 installateurs). À cette date (2027), le pays devrait même être exportateur de batteries. Et pour les salariés qui ne peuvent se passer de leur véhicule, le gouvernement détaillera, en novembre prochain, son projet de petite voiture électrique à 100 euros par mois en leasing. Cette voiture devra d’ailleurs être nécessairement produite en Europe, selon l’exécutif. Le Président a par ailleurs annoncé qu’une stratégie biodiversité sera présentée en octobre, et un plan d’adaptation au changement climatique sera finalisé en décembre.
Un budget nécessairement élevé Afin de financer cette planification, 10 milliards d’euros supplémentaires (dont sept dans le budget 2024) ont déjà été annoncés il y a quelques mois. Une somme fléchée vers l’agriculture et la biodiversité (2,3 milliards), le bâtiment (2,2 milliards), l’énergie (1,8 milliard), l’industrie (1,8 milliard), les transports (1,6 milliard) et les collectivités (800 millions). Pour la CFDT, qui soutient la démarche et salue la qualité du travail réalisé, l’enjeu est double : pérenniser les financements publics afin de plus que doubler les efforts de réduction des émissions dans les prochaines années et parvenir à mettre en musique cette feuille de route en s’appuyant sur la mobilisation de tous les acteurs, au sein de toutes les filières et des branches professionnelles concernées. Les efforts à fournir dans le bâtiment ou dans l’automobile, par exemple, nécessitent de renforcer le dialogue social à tous les niveaux de décision, et ce, jusque dans les territoires et les entreprises, y compris les plus petites. « Il faut parvenir à synchroniser les efforts de chacun pour gagner en efficacité tout en veillant à la justice sociale, résume Anne-Juliette Lecourt. Cela passe nécessairement par davantage de dialogue social ; embarquer les travailleurs pour accélérer les transformations à mener ; à défaut, on raterait l’objectif de neutralité carbone. » Un travail de dentellière, en quelque sorte, qui va obliger les filières professionnelles et les territoires à davantage se parler. Tout un programme !
À propos de l'auteur Jérôme Citron rédacteur en chef adjoint de CFDT Magazine