Vous pouvez retrouver ici un court décryptage du rapport de M. Delevoye qui établit des recommandations au gouvernement dans le cadre d'une future réforme très probable du système des retraites en France.

L'interview de M. L. Berger (SG de la CFDT) publiée dans Le Figaro en reprend la plupart des points.

 

Quel regard portez-vous sur le rapport Delevoye ?
Laurent BERGER. - Ce rapport reprend les principaux points dont nous avons discuté pendant les 18 mois d’une concertation qui a été loyale et transparente. La CFDT retrouve sa revendication qu’une réforme globale est possible. Il y a des points positifs, comme la proposition du maintien du dispositif des carrières longues pour les personnes ayant commencé à travailler jeunes ou des dispositifs de solidarité pour les personnes qui ont eu des carrières hachées.
Il y a des points plus discutables que nous allons essayer de faire évoluer. Je pense à la nature de la prise en compte de la pénibilité au travail, au développement de conditions de mise en œuvre d’une retraite réellement choisie ou progressive en fin de carrière, ou la garantie d’un minimum de retraite que nous voulons porter à 100% du smic.

 

Et sur la fixation d’un âge pivot à 64 ans qui vise, via un système de décote-surcote, à inciter à repousser le départ en retraite ?
Nous sommes en désaccord avec le haut-commissaire sur ce point.
Fixer un âge pivot ou d’équilibre unique est injuste. L’âge de départ à la retraite à taux plein doit être adapté aux carrières de chacun et évoluer en fonction des situations individuelles.

 

Delevoye préconise aussi de prendre des mesures complémentaires pour revenir à l’équilibre financier avant l’entrée en vigueur de la réforme en 2025…
Je me réjouis tout d’abord que des mesures immédiates aient été écartées : il n’y aura pas de disposition de la sorte en 2020. La CFDT a été entendue sur ce point. La mise en oeuvre de mesures d’équilibre d’ici à 2025 est renvoyée à la concertation. On va en discuter, mais je ne suis pas certain qu’il faille en prendre car la dégradation financière n’est pas liée à une augmentation des dépenses mais à une baisse des ressources.

 

Vous soutiendrez la réforme à l’automne ?
Aujourd’hui, nous n’avons assisté qu’à la remise d’un rapport de préconisations et pas à la présentation d’un projet de loi bouclé. Tout va dépendre de la manière dont le gouvernement va agir et de la nouvelle concertation qui va s’ouvrir. Nous allons peser sur les choix du futur système et nous ferons tout pour être écoutés.

 

Sinon…
Sinon il n’y aura pas de réforme acceptée par la CFDT. La concertation qui va s’ouvrir doit se passer dans le même état d’esprit que celle des dix-huit derniers mois, qui vient de se terminer.