TEMPS INSTABLE SUR MÉTÉO-FRANCE :

QUAND LE REFROIDISSEMENT BUDGÉTAIRE SE CONFRONTE AU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

C'est l'intitulé du rapport du sénateur M. Capo Canellas sur Météo-France.
Il génère quelques commentaires dans les médias : la CFDT-Météo est intervenue sur FranceInfo pour soutenir les propos du sénateur, on trouve un article dans "Aujourd'hui en France", un autre dans "Ouest-France", ou sur "France-Bleu", au moins à deux reprises à la TV sur RMC à 6h45 et BFMTV à 11h30. Résumons le contenu de ce rapport, à grands traits.

Prévenir plus tôt et de façon plus fine les épisodes ou phénomènes météorologiques extrêmes est un impératif et Météo-France est le déclencheur de la chaîne d’alerte. Le récent renouvellement des supercalculateurs ouvre de nouvelles perspectives à Météo-France qui, depuis dix ans, conduit des plans de transformation d’ampleur dans un contexte de réduction significative de ses moyens financiers et humains.
La qualité de l'activité de recherche est reconnue et contribue au rayonnement international à l’instar de ses simulations climatiques, parties intégrantes des travaux du GIEC groupe d’Experts Intergouvernemental sur le Climat. Le coût des services rendus par Météo-France doit être relativisé par la valeur des bénéfices socio-économiques, 4 à 8 fois supérieure, qu’ils génèrent.
Depuis 2012, les effectifs de Météo-France sous plafond d’emplois ont diminué de près d’un quart. La CFDT-Météo peut préciser qu’en 2022, on sera passé de 3400 à 2580, ça fait plus de 800 en moins, donc bientôt 1/3 ! Les efforts de rationalisation budgétaire de Météo-France se sont accompagnés d’une restructuration en profondeur de son réseau territorial. De 2012 à 2022, les deux tiers des implantations territoriales auront été supprimées.
Certaines tensions sociales doivent être surveillées et trahissent une quête de sens. Mais une série de défis attendent Météo-France, l’établissement doit se saisir de toutes les opportunités offertes par les technologies de rupture, au premier rang desquelles l’intelligence artificielle. Alors que Météo-France vient de mettre en service ses deux nouveaux supercalculateurs, il doit déjà se projeter dans leur prochain renouvellement, à horizon 2025. Le coût du projet pourrait s’élever à 300 millions d’euros mais serait susceptible de générer environ 1,4 milliard d’euros de bénéfices socio-économiques.

Validé cet été en Conseil d’administration, le nouveau contrat d’objectifs et de performance présente une ambition stratégique bienvenue mais sa concrétisation est conditionnée à une stabilisation des moyens et des effectifs.
C’est ainsi que se conclut le résumé du rapport du sénateur.
Ici le rapport complet. Nous y reviendrons sans doute.