L'heure est grave ou risque de le devenir.
Météo-France a besoin d'un projet. Un projet à long terme, le projet de Contrat d'Objectifs et de Performance ne suffit pas et reste trop flou. Très peu de personnes ont lu ce COP ; il n'est pas encore public. Les représentants du personnel n'en ont disposé que quelques jours avant le dernier Conseil d'Administration. Nous y reviendrons plus tard.
Les auditeurs du fort instructif « audit de l'établissement public Météo-France » rendu à la ministre Ségolène Royal le 28 octobre 2016 l'indiquent : « baisse des effectifs et réorganisation détériorent le climat social. Peu de documentation existe sur les conséquences des réformes déjà engagées sur la performance de l’établissement. L’établissement est confronté à plusieurs défis dans les années à venir » et les auditeurs d'en lister quelques-uns (page 7 sur 101).
Puis de produire dans leur conclusion de leur résumé. Extrait (page 8) :
« Les personnels, les responsables politiques, les acteurs économiques et le public doivent disposer d’une vision plus claire de l’établissement tel qu’il devrait être dans dix ans. La traduction de cette vision d’avenir sur les compétences et le nombre des personnels de l’établissement à cette échéance, le cas échéant sous forme de scénarios, est à finaliser dans les deux prochaines années ».
Cette vision, plus étayée que les quelques pages de conclusions du chantier 8 (vision prospective) ; nous en avons besoin. Nous, personnels de Météo-France. Pour connaître notre avenir, et l'avenir de la science météorologique en France.

Cette vision permettrait de combattre des idées surannées que certain(e)s peuvent avoir des météorologistes.

Ainsi, une commentatrice passant à la télévision sur Arte - « 28 minutes » du jeudi 1ier décembre (23ième minute) -, Madame Stéphanie Matteudi (Institut Supérieur du Travail), assure :
« Il faut arrêter de penser « statuts, corps » et réfléchir sous la forme de métiers. Il y a des exemples dans le privé qui sont peut-être à prendre ; il y a une façon de gérer les emplois, les compétences, la mobilité, il y a des idées dans le privé, il y a des initiatives, il y a une gestion des emplois et des compétences, il y a des réformes qui sont faites dans certains secteurs.
Dans le service de météorologie, il y a trois personnes qui doivent relever les températures ! Alors que c'est fait par une machine. Mais quand même, il y a un statut qui prévoit qu'il y a trois personnes qui relèvent les températures.
Avouez que ce n'est pas normal. Ces personnes-là il faut s'en occuper, il faut s'occuper de leur emploi, de leur apprendre à faire quelque chose, par le biais de la formation notamment et par le biais de la concertation avec les partenaires sociaux. »
Quelle inculture ! Quelle caricature ! Qui confine à la mauvaise foi. Comment peut-on aboutir, en 2016, à des commentaires aussi navrants ?
C'est encore plus frappant quand on le regarde. La DG est avertie et va certainement reprendre contact avec cette dame.
Si les statuts des TSM mentionnent l'observation parmi certaines fonctions spécialisées, s'agit-il d'être « trois à relever les températures » ? Ou s'agit-il de missions exercées dans le domaine de la sécurité des personnes et des biens, si essentielles d'ailleurs que la direction est prête à y imposer la continuité de service, écornant le droit de grève... il en est ainsi des fonctions d'observation à Roissy. Est-ce une mission du corps d'être trois pour "relever des températures" à votre avis, Mme Matteudi ?
JC Mailly (secrétaire général FO), alors apostrophé sur les météorologues par le journaliste, indique ne pas savoir mais « ce que je sais, c'est que le nombre de personnes travaillant à la météo a fortement diminué ces dernières années, il y a eu quelques actions ».

Tout cela est anecdotique mais démontre que nous avons nécessité à nous valoriser. Nous allons devoir défendre nos fonctions, notre travail, et pour tout dire notre dignité.
Nous aurons besoin de repères, de vision. Nous aurons besoin de force. Rejoignez les représentants des personnels !

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